Pourtant l’expulsion du tyran n’a guerre changée la situation. Certains droits démocratiques fondamentaux ont pu être établis, mais les Tunisiens n’ont pas vu de changement réel. Trop grande est la misère dans laquelle une majorité est obligée de vivre, tandis que la vieille élite est encore indemne. Les appels à la justice ont été complètement ignorés. Les crimes commis par la police (des centaines de morts et de milliers de blessés) restent impunis.
En mars dernier, Soumoud a conduit une délégation de solidarité là où l’on était en mesure de saisir cette réalité (au propre comme au figuré).
Il a été arrangé avec Khayma (terme arabe pour la tente, un symbole du mouvement populaire), de mener une campagne de soutien aux martyrs de la révolution. Khayma est une association basée à Kasserine, l’un des centres de la révolte dans le sud-ouest du pays, une région très pauvre. Khayma se bat pour que justice soit rendue aux morts et à leurs familles. Mais les avocats engagés veulent être payés et les familles doivent mettre la main à la poche.
La première semaine d’octobre, la délégation de solidarité se rendra à Kasserine. Là-bas, elle rencontrera les familles des martyrs, les avocats et des représentants de divers mouvements populaires. Ensuite, le groupe se rendra à Sidi Bouzid, où il rencontrera la famille et les amis de Mohamed Bouazizi. A Tunis, la capitale, il sera possible d’interagir avec les principales forces de la révolte, qui se préparent actuellement aux élections à l’Assemblée constituante fin octobre. Mais même ici, le gouvernement de transition et les forces de l’ancien régime mettent des bâtons dans les roues. De nouveaux conflits émergent constamment, car la révolution n’est qu’à son balbutiement.
Tous ceux qui comprennent mieux la situation, qui souhaitent exprimer leur solidarité concrètement et veulent ramener quelque chose de cette énergie à l’Europe sont invités à se joindre à la délégation.
Les détails seront communiqués dans les prochaines semaines.