Copyright Mumia Abu-Jamal
19.07.2001
Quelle ironie ! Abed al-Ahmar travaille comme enquàªteur au Groupe palestinien de Surveillance des Droits de l`Homme (PHRMG). C`est son domaine de compà©tence.
Aujourd`hui, il apprend, en direct, ce que sont “les droits de l`homme” dans les prisons israà©liennes. Il apprend aussi ce qu`est la torture, tant psychologique que physique. Lorsqu`un de ses avocats est venu lui rendre visite, rà©cemment, elle a remarquà© que ses poignets à©taient enflà©s et prà©sentaient des ecchymoses. Cette avocate, Allegra Pacheco, a appris qu`Al-Ahmar avait subi une forme de torture connue sous le nom de “shabeh”, qui consiste à maintenir la victime ligotà©e à une chaise inclinà©e durant une journà©e entià¨re. Cette forme de torture avait à©tà© proscrite, depuis peu, par la Cour Supràªme israà©lienne. Ce n`à©tait màªme pas vieux du tout, puisque la dà©cision remontait seulement au 6 septembre 1999. Mais, comme l`a appris M. Al-Ahmar à ses dà©pens, ce que la Cour Supràªme dit, et ce que se passe dans la rà©alità©, ce sont deux choses diffà©rentes.
M. Al-Ahmar n`est que le dernier cas en date d`un Palestinien auquel à©choit de faire l`expà©rience de ce que l`on dà©nomme “dà©tention administrative”. Il est maintenu en prison sans aucun motif et sans aucun procà¨s en bonne et due forme, pour six mois, renouvelables “en tant que de besoin”.
Cette mesure, qui ressemble trait pour trait aux procà©dures du rà©gime (heureusement disparu) de l`apartheid, en Afrique du Sud, a à©tà© condamnà©e, des annà©es durant, par les observateurs des droits de l`homme. Certaines organisations militantes palestiniennes, à l`instar d`al-Haqq, font observer que cette “dà©tention administrative” contrevient aussi à la Convention de Genà¨ve, et en substance à son Article 6, qui en interdit l`usage pour une durà©e supà©rieure à un an. Al-Haqq signale qu`il y a au minimum treize personnes à avoir à©tà© condamnà©es à cette forme de dà©tention depuis le dà©clenchement de la dernià¨re intifada en date, parmi lesquelles M. Nasser Abu Khudaïr, ancien membre de cette organisation.
Amnesty International a ajoutà© le nom d`Al-Ahmar à sa liste des Prisonniers de Conscience. Alors qu`il s`à©tait enquis de savoir pourquoi il à©tait en à©tat d`arrestation, sans charges contre lui et sans garant, un homme du Shin Bet, le service de sà©curità© israà©lien, lui a rà©pondu : “Nous faisons ce que bon nous semble”. (Ha`Aretz, 06.07.2001)
M. Al-Ahmar est un militant de la cause nationale palestinienne et des droits de l`homme, de longue date. Il a passà© six annà©es de sa vie dans les geà´les israà©liennes en raison de ses actività©s au Front Populaire de Libà©ration de la Palestine (FPLP). Il a passà© deux annà©es et demie supplà©mentaires en dà©tention administrative, au cours desquelles il a à©tà© si salement torturà© qu`il en souffre encore. Il a travaillà©, par le passà©, comme enquàªteur pour le groupe B`Tselem, une organisation israà©lienne de dà©fense des droits de l`homme; c`à©tait avant qu`il ne consacre son action à la dà©nonciation des violations des droits de l`homme dans les territoires administrà©s par l`Autorità© palestinienne.
Il continue à souffrir d`une hernie hiatale (problà¨me relevant de la gastro-entà©rologie, ndt) et de trà¨s sà©và¨res maux de dos. Le cas de M. Al-Ahmar retient de manià¨re rapidement croissante l`attention de la communautà© internationale, comme le montrent les actions entreprises en sa faveur par Amnesty International.
– Les lecteurs de cet article dà©sirant appeler à l`à©largissement de M. Al-Ahmar peuvent à©crire à l`adresse suivante, ou tà©là©phoner aux numà©ro ci-aprà¨s : – PHRMG : Bassem Eid – Tà©l : +972 2-5823372 – PCATI : Hanna Friedman – Tà©l : +972 2-5630073
– Les courriers sont à envoyer à :
M. Ariel Sharon, Premier Ministre – Cabinet du Premier Ministre – 3, Kaplan Street – P.O. Box 187 – Kiryat Ben-Gurion – Jerusalem 91919 – Fax : +972 2 651 2631 (prià¨re d`envoyer copie au PHRMG – bassem@phrmg.org).
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