Communiquà© de Reporters sans frontià¨res
RSF, 10 mars 2005
Turquie : Une journaliste autrichienne emprisonnà©e depuis un mois
Reporters sans frontià¨res demande une nouvelle fois la libà©ration de Sandra Bakutz, dà©tenue depuis un mois en Turquie. ” Cet emprisonnement repose sur de vagues soupà§ons. Une audience a à©tà© fixà©e et rien ne justifie la dà©tention de la journaliste d`ici là . Elle s`est rendue en Turquie pour effectuer un travail journalistique et ne doit pas àªtre traità©e comme une terroriste, a dà©clarà© Reporters sans frontià¨res. De plus, la procà©dure judiciaire n`est pas respectà©e puisqu`aucun mandat d`arràªt international n`a à©tà© dà©livrà© contre Sandra Bakutz “.
Journaliste pour la radio autrichienne Orange 94.0 et pour l`hebdomadaire allemand Junge Welt, Sandra Bakutz a à©tà© arràªtà©e par la police, le 10 fà©vrier 2005, à l`aà©roport Atatürk d`Istanbul. Elle est accusà©e d` ” appartenance à une organisation illà©gale “. Le 16 fà©vrier, elle a à©tà© conduite à la maison d`arràªt de Pasakapisi à Istanbul, avant d`àªtre transfà©rà©e dans la prison de Gebze, 50 km plus au Sud. Elle a ensuite à©tà© conduite, le 1er mars 2005 à 9h30 du matin, à la prison Ulucanlar d`Ankara, à©tablissement tristement cà©là¨bre en raison des tortures qui y furent longtemps pratiquà©es, et dans lequel sont incarcà©rà©s la plupart des prisonniers politiques turcs. La 11e chambre de la Cour des lourdes peines (à©quivalent d`une Cour d`assises) est en charge du dossier, et trois avocats turcs doivent dà©fendre la journaliste autrichienne, maà®tres Selà§uk Kozagagli, Özgür Yilmaz et Betül Vangölü.
Mustafa Kelkit, procureur de la Rà©publique à Ankara, poursuit Sandra Bakutz en vertu de l`article 168 alinà©a 2 du code pà©nal turc, pour ” appartenance à une organisation illà©gale “, en l`occurrence l`organisation DHKP-C, mouvance d`extràªme gauche classà©e par les Etats-Unis et l`Union europà©enne parmi les organisations terroristes. Son appartenance à cette organisation n`a pas à©tà© dà©montrà©e.
Une premià¨re audience a à©tà© fixà©e au 30 mars. La journaliste risque une peine de 10 à 15 ans de prison.
Ses avocats ont dà©posà© une requàªte le 7 mars en vue de la libà©ration de la journaliste dans l`attente de son procà¨s. Les autorità©s turques n`ont jusqu`à prà©sent pas daignà© rà©pondre.
Sandra Bakutz est en bonne santà©, mais elle n`est pas autorisà©e à tà©là©phoner ou à avoir d`autres contacts avec l`extà©rieur.