A l’occasion de la journà©e internationale d’action contre la guerre et
l’occupation, le 30 septembre 2006, quelques 10.000 personnes sont
descendues dans les rues de la capitale italienne. Cette manifestation
marque un tournant du mouvement anti-guerre pour plusieurs raisons :
C’est la premià¨re fois que la plate-forme commune d’une manifestation nationale dans la lignà©e du mouvement anti-guerre est clairement anti-impà©rialiste. Il ne s’agit pas seulement de soutenir les mouvements de rà©sistance populaire en Palestine, au Liban et en Irak sans se distancier des courants islamistes mais à©galement, en revendiquant le retrait des troupes du Liban, il s’agit d’une attaque frontale contre le nouveau gouvernement libà©ral de la gauche italienne, qui avec la France, essaye de jouer le rà´le de pays meneur.
D’un autre cotà©, il est clair que seule la gauche radicale d’opposition s’est mobilisà©e. Toutes les autres forces anti-gouvernementales autour de Rifondazione Comunista, incluant leurs propres oppositions internes, ont boycottà© la manifestation.
Il ne s’agit pas seulement du problà¨me de l’implication de leurs leaders avec le gouvernement. Le million de gens qui sont descendus dans la rue il y a 3 ans n’obà©issent pas à Prodi (Premier ministre) pas plus qu’à Bertinotti (le leader de Rifondazione Comunista). Ils s’à©taient principalement mobilisà©s sur des bases pacifistes telle la formule ‘ ni la guerre ni la terreur’, que nous avons refusà© dà©s le dà©part, puisque mettant sur le màªme plan l’agression impà©rialiste et la rà©sistance. C’est la question principale. La majorità© ne veut pas soutenir la rà©sistance d’autant moins qu’elle est à prà©dominance islamiste. Il ne faut pas sous-estimer la force de l’islamophobie au niveau populaire.
Nous sommes donc confrontà©s à une situation ambivalente, avec d’une part des masses tombà©es dans l’apathie pràªtes à accepter n’importe quelle dà©cision gouvernementale impà©rialiste pourvu qu’elle soit dà©guisà©e aux couleurs dà©mocratiques. D’autre part, dans les poches de rà©sistance restantes de la gauche radicale aujourd’hui, le soutien à la rà©sistance est dà©sormais acquis.
Cela signifie que le Camp Anti-Impà©rialiste a à©tà© entià¨rement rà©habilità© dans la gauche d’opposition. Particulià¨rement, au dà©but de la rà©sistance irakienne, le Camp Anti-Impà©rialiste s’à©tait fait le champion du soutien à la rà©sistance sans en exclure les forces islamiques. Non seulement ses leaders ont à©tà© arràªtà©s et traà®nà©s en justice pour soutien au terrorisme mais aussi des pans entiers de ceux qui se disaient anti-impà©rialistes nous ont attaquà©s.
Cette bataille semble maintenant gagnà©e, du moins parmi les forces anti-impà©rialistes. A un plus grande à©chelle cependant, il y a encore un long chemin à parcourir.
Le camp Anti-Impà©rialiste.