Pendant des semaines les contestataires ne se sont par rendus, malgré près de cent victimes. La situation sociale et la répression politique étaient devenues intolérables dans celle que l’ont peut considérer comme l’une des plus dures dictatures pro-occidentales du Proche Orient. C’est pour cela que les protestations ont été déclenchées entre autres par les gestes désespérés d’auto-immolation.
Cette lutte aux nombreuses victimes a porté ses fruits : le dictateur a dû fuir. Vraisemblablement la pression populaire a agi à l’intérieur des forces de répression qui n’ont plus voulu protéger le tyran.
Pourtant ce n’est que le début. Le pouvoir est aux mains de l’un des plus proches intimes de Ben Ali. Celui-ci essayera de maintenir autant que possible en place le système de pouvoir et d’exploitation et rendre ainsi heureux les donneurs d’ordres occidentaux.
Cela n’est pas suffisant pour l’ample et diversifiée opposition populaire. Celle-ci veut :
– les libertés démocratiques
– la fin de la clique éhontée au pouvoir, de sa corruption et de son enrichissement
– développement et justice sociale
Cela ne pourra pas être possible avec un gouvernement recyclé de la dictature, qui ne sera au service que de l’occident et de ses entreprises. Ce ne sera possible qu’avec un gouvernement du peuple, une coalition véritablement révolutionnaire, qui se batte pour l’indépendance politique et économique du pays à l’égard du néocolonialisme.
Une révolution victorieuse sera un exemple pour le monde arabo-islamique entier, l’Algérie et l’Egypte en premier lieu. Là aussi les dictatures pro-occidentales doivent être renversées par des révolutions populaires, pour rendre possible un développement en sens progressif.
Dans cette lutte les gauches anti-occidentales doivent travailler ensemble avec les forces progressistes islamiques, pour isoler la gauche laïciste pro-occidentale et les éléments islamistes qui sont socialement réactionnaires car ils encouragent les divisions par leur rigidité culturelle et leur sectarisme, et sont au service des élites sociales.
Vive la lutte de libération anti-impérialiste et la révolution sociale !