Après la chute de Ben Ali le régime a tenté de trahir les demandes du soulèvement populaire. Le président du parlement, qui selon la Constitution avait assumé les fonctions du président de la République, a chargé l’ancien Premier ministre de former un nouveau gouvernement d’ « unité nationale ». L’opposition tunisienne exige un retrait complet du régime, un nouveau parlement et un nouveau gouvernement à la suite d’élections libres. Entretemps, on tient des négociations pour la création d’un nouveau gouvernement avec les partis parlementaires. Un porte-parole du mouvement islamiste illégal Nahda a communiqué, lors d’une interview avec al-Jazeera, la disponibilité de son parti a participer aux négociations.
En Tunisie il y a huit partis « d’opposition » autorisés, qui sont à peine représentatifs pour les Tunisiens. Par contre, les partis et les groupes de gauche et islamiques qui ont une base réelle ont été interdits et persécutés. Aussi bien que les activistes du mouvement islamiste Nahda, les activistes de gauche du « Parti Communiste des Ouvriers » et du mouvement nassériste panarabiste ont été souvent emprisonnés par le régime. Même le « Congrès pour la République », le leader duquel, Moncef Marzouki, avait aussi couru aux élections présidentielles contre Ben Ali, a été interdit.
Au contraire, la majorité des parti tunisiens refusent les négociations avec le régime. Ceci car le parlement établi par les dernières élections du 12 octobre 2010, où Ben Ali avait établi un quota de 20% pour l’opposition, n’est pas représentatif pour la création d’un gouvernement.
A l’étranger aussi, les immigrants tunisiens ont manifesté et demandé la démission de tous les représentants du régime.
Entretemps, le régime essaye de se défendre par le chaos programmé. Après un retrait soudain des forces de sécurité, des pillages ont sévi dans plusieurs centres habités. Des infrastructures publiques ont été brûlées, des magasins ont été pillés et même des habitations privées ont été attaquées. Ces actions, selon les déclarations de l’opposition, auraient été accomplies par des bandes organisées. Pendant que celles-ci exaspéraient et mettaient sur la défensive la population, le gouvernement mis en place par le régime a déclaré que « mettre fin au chaos » était sa plus haute priorité. De cette façon le régime espère de mettre à l’arrière-plan les demandes réelles de la révolte populaire.
Dans les différentes communautés se sont formés des comités populaires, pour organiser la défense contre les agressions. L’armée s’est aussi positionnée dans les endroits abandonnés par la police.
La réussite étonnement rapide du soulèvement à éloigner Ben Ali doit maintenant être seulement bien défendue. L’offre du régime de construire un « gouvernement d’unité nationale » a pour objectif de diviser l’opposition. L’offensive du soulèvement serait ainsi affaiblie, pendant que le régime préparerait sa contre-offensive. D’une part la population est terrorisée par les actes criminels des milices, afin que naisse le désir d’un retour à la tranquillité. D’autre parte une partie de l’opposition est corrompue par l’offre politique illusoire. Contre « le chaos, le pillage et la terreur islamique », c’est aussi plus facile pour le régime d’obtenir un soutien politique international.
L’opposition tunisienne manque de direction politique. Après vingt-trois ans de répression par le régime, l’opposition comme force organisée est durement affaiblie. La priorité devrait maintenant être celle d’organiser à nouveau les forces et construire un front politique, afin d’empêcher la relativisation des premiers succès du mouvement.