Après quelques jours de pillages qui avaient déligitimé les manifestants aux yeux de l’opinion les premiers jours, les protestataires sont revenus à des formes de protestation pacifiques: sittings, bloquage de certains axes routiers. Il règne ici une atmosphère bon enfant. Ce qui m’étonne, c’est de voir la politisation très rapide des esprits.
Alors que la société civile est ici très limitée, il semble que les récents événements aient accéléré la prise de conscience d’une partie de la population. Il est émouvant de voir l’enthousiasme se répandre parmi les jeunes réunis qui campent sur le bord des routes, autour des carrefours routiers.
Il ne semble pas que cette prise de conscience ait gagné la classe des travailleurs immigrés (sous-prolétariat dans une situation extrêmement précaire), pourtant premières victimes des injustices (mais trop fragilisée pour pouvoir protester). Des rumeurs de violences à l’encontre du sous-prolétariat indien ont même circulé, mais elles ne semblent plus être d’actualité.
